Les meilleures vidéos de mariage sont une source d’émotion

Avez-vous commencé avec des photos avant de passer à la vidéo ou la vidéo s’est-elle imposée à vous dès le début ?

J’ai commencé par la vidéo. Je ne m’étais jamais essayé à la photographie auparavant… même si la photographie a toujours joué un rôle important dans ma famille. Mon père était passionné de photographie et, quand j’étais enfant, je jouais avec ses appareils photo qui traînaient toujours dans la maison. Je n’aurais cependant jamais imaginé me consacrer un jour à cette activité. En fait, j’ai étudié la biologie marine à l’université et c’est par hasard que je me suis retrouvé dans cet univers merveilleux. Je suis heureux et fier d’être un autodidacte.

Combien de temps à l’avance faut-il planifier un mariage ?

Je réserve généralement mes mariages six mois à l’avance et la préproduction est vraiment importante. Je passe en revue le déroulement du mariage, car j’ai besoin de connaître tous les détails au préalable. Cependant, je ne me rends pas sur place à l’avance. Je pense en effet que découvrir un endroit pour la première fois s’accompagne d’une composante émotionnelle particulière qui prend encore plus d’importance pour les prises de vue. Cela suscite énormément d’enthousiasme en moi.

Je ne pense jamais à ce que sera la vidéo du mariage. Je préfère garder l’esprit libre et me laisser porter par l’événement, impliquer mes cinq sens dans tout ce qui se passe et créer l’histoire elle-même ce jour-là et plus tard au montage.

Que recherchez-vous pendant le mariage ? Des plans spontanés ?

Je cherche ce que verrait le père de la mariée ou le meilleur ami du marié. Je souhaite toujours partager leur ressenti et éprouver les mêmes émotions qu’eux. Je recherche donc un équilibre entre les émotions, l’élégance, la sensualité, la photographie et la lumière, ainsi que le côté le plus débridé d’un mariage !

Que voulez-vous que les gens ressentent lorsqu’ils regardent votre travail ?

Je veux surtout qu’ils se sentent identifiés. Ce qui me caractérise est que chaque vidéo de mariage est unique : elle est vraiment centrée sur ces couples. Un mariage au Guatemala à proximité d’une plantation de café n’a rien à voir avec celui d’un couple qui se marie sur une île perdue dans un coin reculé du monde. Pour moi, chaque mariage doit être unique. J’essaie de leur faire ressentir des vibrations émotionnelles importantes et je joue beaucoup avec diverses techniques pour obtenir des résultats vraiment spéciaux pour mes couples.

Quels conseils donneriez-vous aux amateurs qui souhaiteraient filmer le mariage d’un ami ou d’une amie ?

Lors d’un mariage, des émotions qui ne se reproduiront jamais dans votre vie se manifestent. Le plus important est donc d’aller à la recherche de l’émotion. Réaliser de belles images du couple, c’est bien, mais ce qui rendra votre travail unique, c’est de saisir l’instant où la grand-mère de la mariée serre sa petite-fille dans ses bras lorsque celle-ci descend l’allée ou les larmes du père qui regarde sa fille pendant la cérémonie. Nous créons des souvenirs et les mariages sont souvent l’occasion de vivre des moments uniques.

Le Z9 est parfait pour un mariage impliquant de nombreuses heures d’enregistrement, lorsqu’il y a plusieurs types de conditions météorologiques défavorables et beaucoup de moments différents à enregistrer. Mais n’importe quel appareil photo hybride de Nikon saura vous épauler. Si je ne devais avoir qu’un seul objectif, ce serait le NIKKOR Z 50mm f/1.2 S. Si le budget ne le permet pas, le NIKKOR Z 40mm f/2 (SE) est parfait.

Que contient mon sac photo ?

J’utilise un Nikon Z9 comme boîtier principal et, dans ma valise, je transporte un Nikon Z8 comme boîtier auxiliaire. J’aime travailler seul et suivre ma vision du début à la fin pour créer un aspect plus artistique. J’ai donc développé mon propre système d’enregistrement pour travailler avec un seul appareil photo, même si j’en emporte toujours deux.

En ce qui me concerne, mes objectifs de prédilection sont le NIKKOR Z 135mm f/1.8 S Plena que j’adore, le NIKKOR Z 50mm f/1.2 S que j’utilise généralement pour les portraits et les endroits peu éclairés, et le NIKKOR Z 40mm f/2 (SE), un excellent objectif polyvalent et compact. Je l’apprécie pour la mise au point manuelle et sa netteté est fantastique. Il me permet de me placer dans des angles difficiles et de me déplacer rapidement.

Le NIKKOR Z 20mm f/1.8 S est un autre objectif indispensable. J’utilise généralement cet angle pour donner une impression d’ampleur, par exemple dans une chapelle qui possède une grande voûte ou une entrée grandiose. J’associe souvent le Z8 et le NIKKOR Z 24-70mm f/2.8 S sur un trépied pour les discours ou des moments spécifiques de la cérémonie.

J’ai aussi des systèmes de son sans fil pour les synchroniser avec mes appareils photo, des microphones canons, quelques petits drones et toutes sortes de gadgets et de systèmes pour me connecter ou régler rapidement des problèmes.

J’ai généralement deux accumulateurs de rechange pour le Z9, même si j’utilise souvent un accumulateur plein et peut-être un peu d’un autre et, en général, je transporte aussi trois accumulateurs pour le Z8. J’emporte un trépied qui me sert en de rares occasions, comme les discours et les cérémonies, et je transporte tout cela dans une valise à roulettes.

Est-ce que vous placez l’appareil photo dans une cage ?

En général, je n’utilise pas de cage. Je veux avoir l’impression d’être un photographe. Je veux me faire oublier, passer inaperçu. Alors je me comporte pratiquement en photographe et, parfois, je me munis d’un petit microphone.

Je me considère vraiment comme un réalisateur qui se sent comme un photographe. Mes vidéos sont des photos en mouvement qui racontent une histoire. Pour moi, le plus important est de ne pas m’encombrer de matériel et de pouvoir me placer à tout moment aux endroits stratégiques.

Si vous travaillez avec un photographe de mariage, comment s’organise la coopération ?

Chaque jour, je travaille avec un photographe différent dans une région du monde totalement différente. C’est parfois compliqué, car chacun fait les choses différemment, mais j’aime à penser que nous formons une équipe. Je pense que c’est vraiment important, car, au final, le travail du photographe et le mien en tant que vidéaste doivent aller de pair. Nous voulons tous les deux le meilleur résultat pour nos clients, donc le mieux est de se coordonner, de laisser les egos de côté et de travailler pour le couple. C’est une très longue journée, parfois très tendue, mais il faut garder les pieds sur terre et penser aux clients.

Combien de séquences vidéo produisez-vous en moyenne lors d’un mariage ?

J’enregistre environ 300 à 500 Go par mariage ! C’est vraiment incroyable, mais c’est parce que j’enregistre en haute qualité. Je filme beaucoup à des débits binaires élevés, avec des vps élevés, et en 4K ou 8K. Je peux ainsi faire ce que je veux au montage, donc cela vaut la peine de saisir tous ces giga-octets !

Le processus de montage est-il très intense ?

J’utilise Final Cut Pro et, en général, le montage pour un mariage prend environ trois semaines. Il faut compter entre dix et douze heures d’enregistrement (voire plusieurs jours d’événements, ce qui arrive souvent de nos jours). C’est donc un long processus. Il faut revoir toute la matière dans son intégralité et commencer à la mettre en forme pour en faire un film d’environ dix à quinze minutes et une bande-annonce d’une à trois minutes. Visuellement, tout semble parfait, mais je suis toujours à la recherche de l’émotion.

Je commence toujours par réaliser le film, puis je passe à la bande-annonce. Pour moi, le son est extrêmement important : l’ambiance sonore du mariage et tous les sons de cette journée… Il faut donc bien combiner le son, les images et la musique pour générer un récit et un beau souvenir qui durera toute la vie. C’est un travail vraiment passionnant qui consiste à donner forme à une timeline vide dans l’éditeur. C’est comme construire une maison pierre par pierre. Il faut disposer d’une bonne structure avant de s’atteler à la décoration.